Comprendre la Contagion du Suicide : Phénomène de Démoralisation Collective et de Transmission Interpersonnelle 🚨

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Conférencier: Michel Tousignant, PhD, chercheur au CRISE et professeur associé au Département de psychologie, Université du Québec à Montréal.
Une analyse de 14 séries de suicides (point-clusters) au Québec, dont quatre chez les Premières Nations, conclut que les types d’influence entre personnes décédées ne peuvent être réduits à un phénomène de contagion au sens strict. Les mécanismes entourant ces éclosions sont davantage reliés à un climat social délétère qui démoralise les personnes les plus vulnérables et assombrit leur vision de l’avenir. Les sources d’information sont les enquêtes policières, les amis, la famille proche, les intervenants de la santé, et les responsables locaux. En appliquant une définition opérationnelle de causalité directe entre deux suicides comme une période maximum et l’absence d’autre événement perturbant, il s’avère qu’une minorité de suicides répond à ces critères. Les témoignages et les messages laissés par les suicidés portent à conclure que le climat de démoralisation d’une communauté ou au sein d’un groupe est plus important que les influences entre individus dans l’éclosion d’une série. Ce climat est caractérisé par des changements structurels profonds et documentés tels la fin d’un mode de vie traditionnel (pêche, chasse, travail forestier), une diminution de la démographie (sites québecois) provoqué par l’exode des jeunes familles et des jeunes qui poursuivent leurs études, une absence de communication entre générations, et toutes ces transformations donnent l’impression à celles et ceux qui demeurent sur place d’être prisonniers d’un cul-de-sac. Une politique de prévention du suicide doit donc se concentrer sur une revitalisation des communautés en même temps que d’aider les personnes les plus à risque.
Webinaires nationaux en prévention du suicide 2020, un événement co-organisé par l'Association québécoise de prévention du suicide (AQPS), l'Association canadienne pour la prévention du suicide (CASP) et le Centre de recherche et d'intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE) à l'Université du Québec à Montréal (UQAM).