Histoire de la guerre d'Algérie | Géopoliticus | Lumni

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La guerre d'Algérie débute en 1954 et prend fin en 1962 avec l'indépendance de l'ancienne colonie française. Huit années d'une guerre à la violence multiforme, dont les plaies sont encore vives de part et d’autre de la Méditerranée. Géopoliticus retrace les évènements et les dates-clés de ce conflit de la décolonisation.

Montée du nationalisme algérien
Conquise à partir de 1830 par la France, l’Algérie devient une colonie de peuplement. Les Européens dominent alors le pays. En réaction, un nationalisme algérien s’affirme dès le début du XXe siècle.

• Le 8 mai 1945, à Sétif, Guelma et Kherrata, des manifestations anticoloniales aboutissent à des émeutes. Une centaine d’Européens sont tués. La répression cause près de 20 000 victimes algériennes.
• Le 1er novembre 1954 marque le début de l’insurrection algérienne (la « Toussaint sanglante »), coordonnée par le Front de libération nationale (FLN). Cette insurrection est d’abord cantonnée à l’Est du pays. Dans les Aurès, l’armée française lance de vastes opérations pour la contenir. L’état d’urgence est proclamé par le gouvernement d’Edgar Faure.
• Mais le conflit prend son essor avec l’insurrection du Constantinois des 20 et 21 août 1955. La répression est sanglante. Pros et anti-français se dressent les uns contre les autres. Petit à petit, le FLN s’implante un peu partout dans le pays.

Bataille d'Alger et crise politique en France
Le gouvernement rappelle en Algérie de nombreux jeunes Français de métropole. L’armée se voit bientôt accorder les « pouvoirs spéciaux ».

Entre janvier et octobre 1957, ils permettent à l'armée, notamment au général Massu, de mener la « bataille d’Alger ». L’armée française investit la Casbah et démantèle les réseaux du FLN. Mais la supériorité militaire française ne lui permet pas de gagner la bataille de l’opinion publique, choquée notamment par l’usage de la torture.

En France, les tensions en Algérie conduisent à une crise politique, où le général de Gaulle est appelé au pouvoir le 13 mai 1958. 
La cause algérienne s’internationalise. Les autres pays arabes se montrent solidaires, notamment l’Égypte. Le Maroc et la Tunisie, indépendants depuis 1956, offrent des bases arrière au FLN.

Tandis que le gouvernement français s’oriente vers la négociation, certains défenseurs de l’Algérie française, eux, se radicalisent. Ils organisent des révoltes contre l’Etat et les autorités françaises. La situation s’envenime particulièrement en 1961. Farouchement opposés à l’indépendance, les « ultras » de l’Algérie française fondent l’Organisation Armée Secrète, l’OAS. Ils mènent des actions terroristes dans le but d’empêcher toute solution négociée.

Vers l'indépendance de l'Algérie
• Le 22 avril 1961, des généraux français organisent un putsch à Alger qui fait craindre le renversement de De Gaulle.
• Le 17 octobre 1961, la répression d’une grande manifestation d’Algériens à Paris cause des dizaines de morts.
• Mais le processus vers l’indépendance est inéluctable et les négociations aboutissent à un accord le 18 mars 1962 à Évian.
• Le 1er juillet 1962, les Algériens votent à 99,72 % pour l’indépendance. Près d’un million de Français d’Algérie sont rapatriés en France, ainsi qu’environ 50 000 Algériens musulmans qui ont soutenu la France, les harkis.

► Au cours de la guerre, 24 000 soldats français ont été tués. Le nombre de victimes algériennes, plus difficile à quantifier, est estimé par les historiens entre 150 000 et 400 000.